Serge Fauchier

Date : 29 mars 2018 Catégorie :

Wiki : « Pour le travail pictural que je poursuis je ne fait appel à aucune référence figurative de quelque nature que ce soit, naturaliste ou géométrique. C’est un travail de réflexion et de pratique sur les possibilités mêmes de la peinture, en dehors de tous les clichés auxquels cette dernière est bien souvent ramenée. »

LES COULEURS

Serge Fauchier est très conscient de la difficulté de l’opération à laquelle il invite le spectateur. C’est ici que son emploi particulier de la couleur prend tout son sens. « La plupart des peintures, dit-il, ont été travaillées en rouge et en noir ou brun pour des questions de poids visuel nécessaire à ce que j’entreprends, et de contraste que je désire très marqué avec le blanc. Le rouge et les noirs ou bruns restent à leur place. Ce sont des couleurs dont la fixité et les aspects artificiels tiennent à distance toute tentative de connotation à caractère naturaliste. » Certes renaît indéfiniment, puisque attention il y a, la tentative de se concentrer sur la toile et d’y déchiffrer des formes identifiables, fussent-elles abstraites. On peut y voir des géométries, des architectures, des charpentes. J’ai moi-même parlé d’arabesques, d’anneaux, de halos, de jambages, d’arches. Mais il faudrait idéalement que la série des peintures et l’effet de la couleur neutralisent ces références. Serge Fauchier le dit clairement : « Je ne m’arrête pas toutefois à ces ressemblances qui s’opèrent sur le moment, au gré des errements de la mémoire. Elles se font souvent au biais d’une similitude de partie et de l’évoquation qui s’ensuit et ne sauraient se prolonger au-delà du temps de son constat. Ce qui m’importe bien plus, c’est justement que ces figures restent ouvertes pour ne retenir aucune des évocations suscitées... » (source, galerie Jacques Girard, fiche sur Serge Fauchier).
« Quant au blanc, il subit tout les outrages, puisque les autres couleurs réagissent sur lui; il faut donc ne pas le laisser subir ces transformations involontaires mais lui imposer une forme, lui trouver une dynamique propre au regard des autres couleurs. G.Deleuze disait que faire de la peinture c’est « peindre des forces ». Ce qui définit mon travail, depuis l’époque où je faisais de grands arcs qui se rejoignaient au milieu de la toile, est un système de forces retenues, contenues. Un peu comme un animal tapi et prêt à bondir« .
(Extrait des « entretiens d’AL/MA », Pierre Manuel).