Béatrice Machet

1416207320Née en 1958 à Brou en Eure et Loire, vit et travaille à Lorgues, en Provence.
“Dans mon travail actuel, se mêlent l’ancienne pratique de la danse et celle de l’écriture pour dégager du corps un souffle, un médiateur entre chair et esprit. Parler “corps” c’est épouser un rythme, un mouvement . Celui propre de mon cœur et de ma respiration, celui de la mère-terre : de ses entrailles souterraines aux vents de la stratosphère… Or rien ne serait écrit sans ce qui habite le corps . Donc se tenir prête, disponible pour les divers états d’âme, pour les diverses émotions : exaltation, colère froide, révolte, ravissement, tout cela qui cohabite. Mais penser “corps” aussi bien. Dans le sens d’organisme, d’organisation, donc de société, de solidarité… C’est-à-dire aussi séparation, partition, solitude, errance, exil, exclusion… Et puis se servir du corps pour une évolution recherchée vers un plus, un par-delà, un domaine du trans… Fournir l’effort vertical , qu’on le nomme philosophie du non ou volonté de puissance ou… désir de fulgurance. De l’écriture automatique à la réflexion intellectuelle, du ton humoristique à la gravité, du dégoût à l’émerveillement, explorer les champs de l’expression poétique sans avoir peur de risquer de s’y perdre. Car trouver sa voix est à ce prix , celle qui circule librement dans les veines et dans le regard. “Donner à voir” disait Eluard, et si ce qui me préoccupait était plutôt donner voix au regard, celui capable d’allers retours entre individualité et altérité, entre in et ex, un regard constitué de toutes les sensualités qu’offre le corps relayé par l’interprétation cérébrale imprégnée des cultures Indiennes d’Amérique du nord.

D’où un travail de traduction, réservé aux textes de poètes Nord-Américains de sang Indien . Les traditions desquelles ils sont les héritiers donnent sens, tellement mieux enraciné que dans le monde occidental où n’existe pas l’ouverture au cosmique.”